Immerpif, ép. 15 : Boule de flipper
Julien nous raconte son début d’année, entre Paris, la Loire, l’Hérault… le projet suivant prend forme.
Texte, son : Julien Gangand.
Montage, cover de Corynne Charby : Laurent Le Coustumer.
Boule de flipper
Soyons clairs, je suis à la bourre ! Nous nous sommes quittés fin décembre, en Bourgogne chez Julien Guillot. Comme pour tout le monde, j’étais en attente de savoir dans quel périmètre de contraintes ou de liberté j’allais pouvoir et vouloir évoluer.
Début janvier, la décision était prise de retourner claquer une air-bise au Raisin à Plume… là où j’avais effectué le premier confinement. Puis ensuite aller où ? A voir… Une chose était sûre : presque un an s’était écoulé, il fallait trouver une nouvelle impulsion, un nouveau dynamisme.
Immerpif aimant papillonner, un arrêt par Paris s’imposait, je voulais revoir des gens du vin, mais pas des vignerons et vigneronnes. Je me retrouve donc à cafioter, avec un bon mètre de distance, avec Sabine ; on parle bouquins, avec Michel on parle dessins et avec Mylène on parle cuir, avec Guillaume on parle distribution de vin !
Je squatte chez Etienne, on était collègues il y a longtemps (c’est d’ailleurs lui qui m’avait fait rencontrer et imbiber Les Vignes du Maynes, il y a 6 ans je crois) et Etienne est un jeune, vieux de la vieille, alors on se balade dans Paris, un peu angoissant, sans faire de pauses café, et il m’explique le Paris du vin nature d’il y a 20 ans, celui que je n’ai pas connu, celui que je n’ai pas bu…
Je profite d’être à la capitale pour une visite Aux caves du Panthéon que j’avais une seule fois visitées avec l’amie Charline, que l’on ne présente plus aux amateurs et amatrices de vin nat’ à Paris et Lyon et enfin Aux Caves d’Ivry chez Paco avec l’ami Nico, compère de soirée vino-musicales lyonnaises !
Ca y est, je reprends la route. Un stop chez Anne et Greg à Chargé. On étiquette, on taille, ça caille ! Je lui dis j’irai où tu iras… Elle m’embarque tel un colis dans la fourgonnette jaune, et on file, Jeremy Quastana — Christian Vernier avec les fistons —Thierry et Zoé Puzelat… Je dois me reposer, quid de la quiétude angevine ?
Je file. Oudon, le repos du guerrier, quelques jours de mise jour avec Julie et Jacques. Puis un crochet chez les Carroget, parce que oui quand même, et le plaisir de déguster une quille d’un gamay sans soufre de 2000. C’est la date qui compte.
Poitiers est en ligne de mire ! Un arrêt chez David Landron histoire de gouter les vins de l’année. J’appelle Antoine Sauvignon, comme le cépage, « t’as pas un vigneron que je ne connais pas ? ».
Thomas Boutin, et me voilà débarqué chez lui à Rochefort-sur-Loire. On taille, on sort les bois. C’est qui en face, de l’autre coté de la vallée ? C’est Tessa ! Domaine aux Moines.
Allo Tessa, on est en face, on vient : dégustation des millésimes en cours et tour du domaine assuré.
Ouf ! Soufflons ! En quittant Paris, l’idée était d’aller peut être voir Olivia en Andalousie, elle me dit « je fais une tournée des potes en France ». Ok, je me greffe. RDV pris pour une rencontre à Montpeyroux dans l’Hérault, l’idée est de faire un tour en Ardèche en Beaujolais et de redescendre ensemble. Jusqu’où ? Nous verrons !
On se retrouve donc avec Olivia et Grigri. Avec Olivia s’est sympa car on n’a pas forcément les mêmes contacts. Alors je me laisse porter… On en a pour 15 jours, ça promet.
On passe la Sorga.
Je me fais une parenthèse chez Quentin Le Cléach, subtil distillateur.
On enchaîne avec Sébastien Chatillon et Valentin Valles avant de reprendre la route.
S’ensuit un dimanche dense et riche d’apprentissage et d’humanités ; être accueilli dans la même journée par Gilles Azzoni, Sylvain Bock, et Jean Delobre, je vous avoue que le cerveau turbinait !
Mais le gamay nous appelle, un détour par le Picatier en Côtes Roannaises, puis le Bojo nous attend !
On revoit les copains et les copines, celles et ceux que l’on voit plus fréquemment quand on est à Lyon ! On se retrouve dans un gîte avec des Alsaciens et des Ardéchois. On échange avec Pauline « en vrai ». Je vais chez Jean Claude Lapalu, que je devais visiter depuis 5 ans ! Bref, il y a de la neige, il fait froid dans les vignes de Michel Guigner, mais on est bien la nature est calme, sereine. Et enfin on se réchauffe au caveau chez Sylvère.
Le temps est venu de repartir. On a acté que l’Andalousie c’est compromis pour moi. Alors c’est au Domaine des deux Anes chez Magalie qu’Olivia me dépose.
Ça fait un peu inventaire à la Prévert dit comme ça, mais c’est un peu ça Immerpif en ce début d’année, plein de trop brèves rencontres, j’ai un peu la tête comme une boule de flipper… Immerpif se laisse porter.
C’est acté, je me donne jusqu’aux vendanges. Je vais essayer de focaliser mes rencontres sur des domaines en agro-foresterie, viti-foresterie ou agro-écologie.
Me voilà à nouveau dans le sud !
Julien Gangand